Knulp - Hermann Hesse

 Knulp

- Biblio Livre de Poche -

L'Allemagne, début de siècle. Knulp, un vagabond vieillissant juste sorti de l'hôpital, revient au village de son enfance : il est malade, diminué, épuisé par ses années d'errance. Sans logis, il va de maison en maison, s'installe au gré de sa fantaisie chez l'un ou chez l'autre. Mais l'accueil qu'il reçoit est faussement chaleureux. Méfiance et rancune sont dans les têtes. Ses anciens camarades lui reprochent d'avoir gâché les dons qu'il possédait et de s'être abandonné à la vacuité de la vie de bohème...

Une jolie lecture, émouvante, dense et douce à la fois.


Cette quatrième de couverture n'est pas tout à fait exacte. Les amis que croise Knulp ne le jugent pas vraiment. A travers lui, ils s'interrogent sur les chemins de vie; ce chemin de bohème solitaire que ce vagabond parsème de chansonnettes. S'il est question de liberté, ce récit raconte aussi le désengagement et cette solitude qui est fondamentalement la nôtre bien que l'amour et l'amitié jettent parfois une fragile passerelle, l'intimité du regard sur sa nature ( que l'on suit par orgueil ou modestie ? ) et la nature ( les passages descriptifs qui accompagnent les pas de Knulp sont tout simplement délicieux ) et les émotions perdues au profit du respect des conventions sociales.


Knulp est un marginal, étrange nomade, un homme délicat, attentif, gai et grave, curieux, soigné et soigneux, qui revient dans sa terre du Sud de l'Allemagne au soir de son errance. Un homme en quête de sens et de rédemption. Son absence d'ambitions et d'attachements pose question à ses amis ayant une vie familiale et professionnelle. Knulp est un homme discret et attentionné qui converse plus qu'il ne discute. Pourtant, sur leurs échanges, se dessine une réflexion sur les choix de vie, sur leurs motifs, ainsi qu'une peinture de cette société villageoise allemande du début du siècle dernier et le portrait d'un homme plus complexe, moins léger et enfantin qu'il n'y paraît même si, oui, il y a une grâce et une damnation d'enfance.
Ce court roman d'une centaine de pages est rythmé par trois parties, la première et la dernière relatant les ultimes retours de Knulp encadrant un récit relatant un souvenir estival de jeunesse par un narrateur inconnu en témoignage : Je me souviens de Knulp.
Pas de jugement, une perspective; pas une histoire en noir et blanc mais plutôt le charme et la mélancolie du sépia.

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