Le chemin des morts - François Sureau

F

- Gallimard -

Paris, début des années 1980. Un ancien militant basque refuse de rentrer en Espagne après vingt ans d'exil. Il réclame la protection de la France, car il se dit menacé de mort dans son pays.

Pour la justice française, l'affaire est délicate. Accéder à sa demande, c'est nier le retour de l'Espagne à la démocratie et à l’État de droit. Refuser serait faire preuve d'aveuglement sur la réalité de ces assassinats visant régulièrement les ex-opposants du franquisme. C'est au narrateur de ce livre, un jeune juriste inexpérimenté, qu'il va revenir de trancher.

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Tout est dit du contexte dans cette quatrième de couverture. le texte s'attachera ensuite à en préciser les aspects techniques judiciaires.
Le drame attendu qui découlera de la décision de justice marquera profondément et durablement l'auteur, l'amènera à une prise de conscience et une réflexion sur le « raisonnement du droit « .
Ce texte n'est pas un roman, il s'agit d'un récit. Certainement pas d'un plaidoyer dans lequel l'auteur se complairait dans l'introspection et l'auto-justification ou dans la dénonciation politico-judiciaire. Il s'agit bien d'une conscience, d'une réflexion, d'une sincérité et d'une présence, celle de ce réfugié basque :


» Il était là quand j'ai plaidé pour la première fois, puis à chaque procès gagné, à chaque procès perdu. A chaque fois que ma lâcheté ou le désir de plaire me poussaient aux accommodements de l'audience, et à reculer face aux juges, il était là, dans mon dos, pour me pousser à parler fort, sans rien céder, moi qui n'aime guère combattre. Il sera là quand je rangerai ma robe noire, ayant gagné mon silence après tant de paroles dites. «


Du témoignage. Sans jugement. L'écriture, parfaite, distanciée permettant de dépasser le propos intime, permet justement au lecteur de s'approprier ce texte et lui offre sa densité et son humanité, cette réflexion. Lecture et relecture.

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