Fin de roman en Patagonie - Mempo Giardinelli

Patagonie

- Éditions Métailié –

- Traduit de l'espagnol ( Argentine ) par Bertille Hausberg -

.

Comme l’indique le titre Mempo Giardinelli est romancier. En 2000, avec son ami Fernando Operé, il part pour un périple en Patagonie à bord de sa petite Ford Fiesta rouge ( surnommée La Petite Rouquine ), emmenant avec lui les personnages d’un précédent roman dont il ne parvient pas à écrire la suite des aventures. Au fil du voyage, il laisse les lieux et les belles ou mauvaises rencontres l’inspirer.

Un road-movie dans le road-movie. Mempo Giardinelli est argentin. La découverte de la Patagonie est pour lui un pèlerinage dans cette terre inconnue de son pays, dans son histoire nationale, dans son âme et sa culture latino-américaines d’auteur qui dut s’exiler au Mexique durant la dictature argentine.

Un voyage buissonnier sans préparation « touristique » de quarante jours qui descend la côte Atlantique en partant de la province de Corrientes au Nord Est de l’Argentine ( frontalière avec le Paraguay ) jusqu’à Rio Gallegos avant le Détroit de Magellan et la Terre de Feu, puis remonte le long de la Cordillère des Andes, quatre mille kilomètres; une aventure humaine et littéraire de paysages, de récits de vie, de souvenirs, de rêves, d’évocations de lectures et d’écriture. C’est l’immensité de ce bout du monde entre abandon et exploitation et l’intimité de l’écriture. Le  » Patagonia Blues, la Pampa et le Désert  » mêlés au  » problème narratif  » et  » désir plumitif « .

C’est le ton de l’auteur sud-américain de romans noirs, à la fois toujours étonné et toujours désabusé, l’élaboration du roman, les réflexions sur la création, un véritable voyage dans la littérature latino-américaine et la Patagonie entre  » mythe et réalité « . Une incroyable fluidité de lecture pour ce récit atypique qui présente des pages de fictions, des notes informatives historiques sur cette terre ou culturelles sur des écrivains, comme des notes, des paragraphes qui se détachent de la narration. Le temps d’un voyage, un voyage dans le temps, l’espace et le temps de l’écriture dans «  cette région du monde d’une poésie infinie et d’une infinie tristesse [...]. Image de mon pays éprouvé, cette incompréhensible absurdité. « 

.

 » … écrit-on seulement pour publier ? Pour éviter les pressions des agents, des éditeurs, des lecteurs ? Pour se sentir exister ou se délecter de la futilité du « succès » ? Pour gagner de l’argent ? La littérature est-elle une manière de chercher des réponses que nous ne trouverons jamais ? Ou, en dernière instance, n’écrit-on pas finalement pour savoir pourquoi on écrit ? [...] Ma réponse est toujours la même : je n’en sais rien, mais je sais que j’écris pour être lu. Je me refuse à croire qu’on écrive pour soi-même, même si beaucoup le proclament. Je ne crois pas à l’écriture onaniste et je pense que nous avons toujours ce que j’appelle un Lecteur Idéal Implicite [...] L’important pendant l’écriture c’est d’avoir cet interlocuteur de mon côté, à mes côtés; j’ai besoin d’imaginer qu’il me prête son oreille pour lui raconter l’histoire naissante. « 

*

Commentaires

  • Loo

    1 Loo Le 16/03/2014

    En pleine lecture de ce roman pour lequel j'accroche bien pour le moment.
  • claudialucia

    2 claudialucia Le 22/03/2014

    je ne sais pas si je choisirai celui-là mais le sujet m'intéresse bien.

Ajouter un commentaire