La vie en cabane - David Lefèvre

 

De David Lefèvre, écrivain voyageur engagé, j'avais lu avec intérêt et plaisir le récit Solitudes Australes relatant son séjour dans une cabane isolée au bord d'un lac en Patagonie.
Dans cet opus-ci, de la collection Petite Philosophie du Voyage, il revient sur ce concept de la cabane, son historique et sa géographie, ses symboliques, sa diversité dans la façon de la percevoir, ce qu'elle apporte à notre façon de percevoir notre environnement, notre société.
J'ai retrouvé lors de cette lecture la plume précise, sensible, aussi érudite que fluide de David Lefèvre. Il n'y a rien de vain dans cette écriture, nourrissante, rafraichissante.
Des cabanes d'enfance à son parcours vagabond, des refuges initiatiques au choix de vie et aspects pratiques qu'impliquent cette forme d'autarcie, David Lefèvre pointe la volonté de se libérer du monde sans pour autant s'en détacher. Il s'agit ici de se libérer des rythmes et mythes contemporains, pas de ses contemporains. Il ne s'agit pas d'une vocation contemplative et inactive mais de dépasser la matérialité pour libérer les sens, donner du sens. Il ne s'agit donc pas d'un ermitage mais d'un asile, d'un autre mode de vie » sans prétention ni convoitise » pour un autre mode de perception, de conception, un abandon au sens positif du terme, une attention plutôt qu'une tension. Pour un monde sensible. Ce n'est pas revenir à la source mais se ressourcer. S'intégrer à l'espace plutôt qu'à la société.
David Lefèvre pointe les pièges de l'isolement qui devient une réclusion ainsi que toutes les réalités sociales de ce logement précaire, ces alternatives.
Ses réflexions sur la solitude – comme » retour sur soi « , féconde, ce qu'elle prend, ce qu'elle donne – m'ont particulièrement intéressée, entrant en résonance avec ma lecture du récit " Ô Solitude " de Catherine Millot.

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